Il fut une époque où, pour avoir de l’eau, il ne suffisait pas d’ouvrir un robinet. Il fallait alors s’équiper d’un seau (ou plus) et d’une bonne dose de motivation pour aller faire le plein au puits.
Certains avaient la chance de posséder un puits à eux, situé dans leur propriété. Pour les autres, la solution était de se tourner vers les puits publics.
Seulement voila. S’il y a une chose qui n’a pas changé dans le midi : c’est le climat et ses étés particulièrement chauds, qui ont pour conséquence un danger : la sécheresse.
Pour pallier à ce fléau à Aix, il fut très tôt mis en place des solutions. Si certains de ces puits étaient destinés à servir toute l’année, d’autres n’étaient ouverts qu’en cas exceptionnels, en particuliers lors de ces fortes sécheresses.
Nous allons ici évoquer certains de ces puits, remontant pour la majorité au moins au moyen-âge, et dont quelques-uns étaient, surprenamment, encore utilisés au XIXe siècle. Preuve de la solide fiabilité du système.
Ma liste qui compte 23 puits se veut clairement non-exhaustive, un tel recensement au vu des périodes ne peut que difficilement être complet.
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Mes sources et les infos présentes dans cet article :
Une partie de ces informations provient d’une série d’articles publiés entre septembre 1861 et février 1862 dans le Mémorial d’Aix (voir sources). Ces articles y évoquaient alors les anciens puits et fontaines de la ville au fil du temps. J’ai ajouté quelques rectifications et précisions ça et là en cas de nécessité, notamment avec des ajouts de Jean Pourrière et Jean Duranti La Calade.
L’ordre dans lequel ils sont mentionnés ci-dessous, n’a pas de sens particulier : ni chronologique, ni alphabétique.
Pour chaque puits, une description est présente, plus ou moins détaillée selon les informations que j’ai pu trouver à leur sujet. Dans certains cas, je suis parvenu à les illustrer en retrouvant des représentations de ces derniers sur des plans anciens.
Tout est sourcé en fin d’article et une carte résumera tout à la fin de celui-ci.
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Pour rappel, cette liste n’est pas un recensement de tous les puits d’Aix, mais de ceux que j’ai retrouvés comme étant désignés « publics » et principalement « réservés aux périodes de sécheresses ».
Liste de quelques anciens puits d’Aix :
1 – Le Grand Puits :
Situé à l’angle des actuelles rues Papassaudi et Nazareth, ses eaux alimentaient le quartier des Tanneurs.
Il est clairement indiqué sur le plan de Laurent Vallon dressé en 1721 mais déjà visible sur le plan de Belleforest de 1575. Il fut en service au moins jusqu’en 1868 (1) et (11). Par ailleurs, cette petite portion a longtemps porté le nom de rue du Grand-Puits.
En 1968, le docteur Albert Aynaud, révélait que ce puits, désormais masqué, délivrait toujours dans la seconde moitié du XXe siècle une eau à une température d’environ une vingtaine de degrés. (12)
Plan d’Aix en 1575 – Belleforest – (© B.N.F. – Gallica) Lien vers le plan
Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1765 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
2 – Le Puits de Peluque ou de la place du Bourg :
Un puits était situé au niveau du débouché de la rue de Littera sur l’actuelle rue Gaston de Saporta, qui formait alors une petite place dite, du Bourg, aujourd’hui disparue (2).
Il avait pour rôle, au moins depuis le XVe siècle (voire avant), de suppléer la fontaine d’Espeluque qui se trouvait là avant que cette dernière ne soit déplacée au XVIIIe siècle vers l’archevêché.
Les dates de création de ce puits, comme de la fontaine, sont incertaines. En effet, on lit en général que l’ancienne fontaine de Peluque remonterait à 1444. Or d’après les recherches de Jean Duranti La Calade, une fontaine, déjà nommé Peluque aurait déjà pu exister à cet endroit au moins dès 1376. (3)
3 – Le Puits de l’Université :
Ce puits se trouvait à l’angle que forme la rue du Bon Pasteur et la place de l’Université.
Il fut creusé en 1630 aux frais de l’Université, avec l’autorisation des procureurs du pays, pour la commodité des étudiants (1).
Un article de la presse de juillet 1868 l’indique à cette époque comme n’étant plus en service depuis une période non mentionnée. (11)
4 – Le Puits-Chaud :
Ce puits se trouvait dans l’angle formé par les actuelles rues des Guerriers et du Bon-Pasteur (1).
Nommé « du Puits-Chaud » en raison de l’eau chaude qu’on y trouvait, son existence est attestée au moins depuis le XIIIe siècle, en 1233 chez un dénommé « Jean de Puteo Calido ». (4)
Il donna son nom à une porte fortifiée du bourg Saint-Sauveur située à proximité, que l’on retrouve dénommée « Portale Calidi » au moins dès 1251. (4)
Un article de la presse de juillet 1868 l’indique à cette époque comme n’étant plus en service depuis une période non mentionnée. (11)
5 – Le Puits Venel :
Ouvert dans l’actuelle rue Venel, le nom de ce puits, tel que je l’ai trouvé mentionné est anachronique dans la mesure où Gaspard de Venel ne l’habita que bien des décennies après sa création. La rue quant à elle ne portait alors pas le nom de « Venel », et faisait alors partie de la « Juiverie », le quartier juif d’Aix au moyen-âge.
Il fut creusé dans cette rue pour, justement, apporter de l’eau fraîche aux juifs qui vivaient dans les rues environnantes. Ce puits fut vendu en 1573 et les eaux furent conduites dans le jardin de l’hôtel situé au n° 33 de la rue des Cordeliers (1).
Les versures de ce puits alimentaient la fontaine de la demeure Bombard Magnan, dont il reste un souvenir sur une pierre située dans l’actuelle rue des Magnans.
Un article de la presse de juillet 1868 le mentionne à cette époque comme étant possédé par un propriétaire privé. (11)
6 – Le Puits-Neuf :
Il était situé dans la rue du même nom à l’angle qu’elle forme avec de la rue Saint-Henri. C’est par ailleurs, en raison de sa présence que la rue aurait été nommée en son nom.
Au XIXe siècle, il était indiqué comme étant encore visible mais rien n’indiquait s’il était encore en usage (1).
Un article de la presse de juillet 1868 l’indique à cette époque comme n’étant plus en service depuis une période non mentionnée. (11)
Vue de gauche : Plan d’Aix en 1575 – Belleforest – (© B.N.F. – Gallica) Lien vers le plan
Vue du centre : Plan d’Aix en 1624 par Jacques Maretz – (© B.N.F. – Gallica) Lien vers le plan
Vue de droite : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1741 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
7 – Le Puits du Griffon ou Giraud :
Situé dans l’actuelle rue du Griffon, et nommé aussi parfois Puits Giraud, il servait, à la fois, à l’hôtellerie du Griffon qui se trouvait dans cette rue mais aussi aux habitants du quartier (1).
Un article de la presse de juillet 1868 le mentionne à cette époque comme n’étant plus en service depuis une période non mentionnée. (11)
8 – Le Puits des Deux-Forts :
Il se trouvait à l’entrée de l’actuelle rue Boulegon, à l’angle avec l’actuelle rue Pierre et Marie Curie (1).
Au XIXe siècle il était indiqué comme étant encore en service pour le public, au moins jusqu’en 1868 (11). De nos jours une fontaine se trouve à son emplacement.
Vue de gauche : Plan d’Aix en 1575 – Belleforest – (© B.N.F. – Gallica) Lien vers le plan
Vue du centre : Plan d’Aix en 1624 par Jacques Maretz – (© B.N.F. – Gallica) Lien vers le plan
Vue de droite : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1741 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
9 – Le Puits Donalari :
Ce puits est probablement celui qui se trouvait dans l’ancien hôpital de la Miséricorde créé en 1590. Le puits pouvait cependant être antérieur à cette date, rien ne l’indique.
Lors des temps de grande sécheresses, on l’ouvrait pour l’usage public.
Au XIXe siècle, il était indiqué comme encore existant mais en partie : les pierres de sa margelle ayant été vendues à cette période. (1)
Un article de la presse de juillet 1868 l’indique à cette époque comme n’étant plus en service depuis une période non mentionnée. (11)
10 – Le Puits de la Porte-Bellegarde :
Situé dans la ville à la gauche de la porte fortifiée Bellegarde, à l’extimité nord de l’actuelle rue Mignet.
Il servait au corps de garde qui occupait la tour du quartier, sous les troubles de la Ligue au XVIe siècle. (1). Peut-être se trouvait-il sur la placette occupée de nos jours par une fontaine à l’extrémité nord de l’actuelle rue Mignet (idée perso mais aucune preuve, juste une supposition de ma part).
11 – Le Puits du Palamard :
Il était situé aux abords sud de l’actuelle rue Granet, vers l’angle qu’elle forme avec l’actuelle rue Jaubert. (2)
12 – Le Puits des Chaudronniers :
Il se trouvait à l’extrémité orientale de la rue des Chaudronniers. Il disparut lors du percement des fondations des prisons à la fin du XVIIIe siècle. (1)
13 – Le Puits Paradis :
Situé au fond de l’impasse du même nom qui s’ouvre sur la rue Aumône-Vieille, il était indiqué au XIXe siècle comme étant fermé par une dalle en pierre. (1)
14 – Le Puits d’Anterre ou d’Antorène :
Situé au milieu de l’impasse du même nom qui s’ouvre dans l’actuelle rue Félibre Gaut. Il aurait été ouvert vers le 14e siècle. Il n’en restait aucun vestige apparent au XIXe siècle. (1)
15 – Le Puits de Saint-Antoine ou de l’Annonciade :
Situé au centre de l’actuelle place Ramus, les deux appellations que j’ai trouvé (Annonciade ou Saint-Antoine) peuvent laisser suggérer des périodes d’apparition différentes. (1)
1 – Si l’on retient le nom de Saint-Antoine, cela pourrait faire remonter ce puits à la fin du XIVe siècle, période où l’ordre religieux de Saint-Antoine s’était établi dans la ville avec la création d’un hôpital et d’une chapelle (par ailleurs, l’ancien nom de la place Ramus est Saint-Antoine).
2 – En revanche, si l’on retient le nom de l’Annonciade, cela ferait remonter ce puits au XVIe siècle avec les Pères Servites, ou Pères de l’Annonciade qui ont remplacé les religieux de Saint-Antoine vers 1537. Les Pères Servites ont occupé la chapelle en la transformant en l’église de l’Annonciade (plus d’information sur ce sujet et ces dates dans cet article évoquant l’église de l’Annonciade)
C’était avec l’eau de ce puits que l’on baptisait les enfants morts-nés apportés dans cette église réputée pour ce rôle en ville, un sujet abordé dans un article dédié à cette pratique.
Malgré cette incertitude sur les dates, rien n’empêche que les Servites aient réutilisé au XVIe siècle le puits de l’hôpital Saint-Antoine qui aurait pu apparaître au XIVe.
Ce puits fut utilisé au moins jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle.
En 1864, une forte sécheresse a causé de nombreux désagréments pour l’alimentation en eau en ville. A cette occasion, une pompe y fut installée pour faciliter son utilisation. (10).
En 1868 il était toujours à disposition du public (11).
– Vue de gauche : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1741 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
Vue de droite : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1765 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
16 – Le Puits de l’Annonerie :
Il se situait dans la rue Annonerie-Vieille, remontant à une date indéfinie et servit durant plusieurs siècles puisqu’il était indiqué au XIXe siècle comme puits communal, où l’eau y était alors jugée bonne et abondante. (1)
Lors de la sécheresse de l’été 1864, ce puits a subi une remise en état pour continuer à être utilisé. (10).
– Vue de gauche : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1741 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
Vue de droite : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1765 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
17 – Le Puits de la Boutique-Rouge :
Situé au carrefour entre les actuelles rues Foch et Aude. On ne l’ouvrait qu’occasionnellement et en cas de sécheresse persistante. (1)
Un article de la presse de juillet 1868 l’indique à cette époque comme n’étant plus en service depuis une période non mentionnée. (11)
18 – Le Puits de la Magdeleine :
Ce puits serait à localiser au sud de l’actuelle place Verdun ou vers l’extrémité Est de l’actuelle rue Marius Reynaud. Initialement en plein air, il aurait été détruit lors du remodelage du quartier du palais de justice à la fin du XVIIIe siècle
Cependant, ce puits semblait encore être visible au XIXe siècle, car il était indiqué comme étant désormais intégré dans une des demeures du voisinage. (2)
Vue de gauche : Plan d’Aix en 1575 – Belleforest – (© B.N.F. – Gallica) Lien vers le plan
Vue de droite: Plan d’Aix en 1624 par Jacques Maretz – (© B.N.F. – Gallica) Lien vers le plan
19 – Le Puits du Palais de Justice :
Il se trouvait dans l’ancienne cour du palais de justice et aurait pu remonter à une adduction d’eau datant de l’ancien palais comtal. En 1858, le puits fut recouvert lors de l’établissement d’une pelouse dans cette cour. (2)
En 1864, la cour du palais fut recouverte d’une verrière, transformant ainsi cette vaste zone en l’actuelle salle des pas-perdus. (5)
20 – Le Puits des Prêcheurs :
Situé à l’angle formé par l’actuelle rue Portalis, et l’église des Prêcheurs, il servait en temps de sécheresse aux religieux Dominicains et aux habitants du voisinage. (1)
Un article de la presse de juillet 1868 l’indique à cette époque comme n’étant plus en service depuis une période non mentionnée. (11)
21 – Le Puits du Piquet ou de la porte d’Italie :
Situé aux environs de l’actuelle place d’Arménie, aux abords de l’ancienne porte d’Italie. Il était placé devant l’ancien bureau du poids de la farine. (1)
Ce secteur ne fut intégré à l’intérieur des remparts de la ville qu’à la moitié du XVIIe siècle, mais le puits pouvait cependant être antérieur, le faubourg Saint-Jean étant habité depuis le moyen-âge.
Destiné à l’usage du peuple, il était encore utilisé au moins jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Lors de la sécheresse de l’été 1864 ce puits a connu une remise en état pour en utiliser son eau. (10)
Un article de la presse de juillet 1868 l’indique à cette époque comme n’étant plus en service depuis une période non mentionnée. (11)
– Vue de gauche : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1741 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
Vue de droite : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1765 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
22 – Le Puits des Fontêtes :
Créé ou se trouvaient plusieurs petites sources, à l’emplacement de l’actuelle place des Fontêtes, on y accédait en descendant quelques marches. (1)
Ce puits était encore existant au moins jusqu’au XVIIIe siècle, car figurant sur les plans de cette époque, mais était indiqué, dans la première moitié du XIXe siècle, comme disparu. (6)
En décembre 1859, sur l’emplacement de cet ancien puits, l’actuelle fontaine de la place des Fontêtes fut achevée (7).
Lors de la sécheresse de l’été 1864, une pompe y fut installée pour faciliter son utilisation. (10)
– Vue de gauche : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1741 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
Vue de droite : Plan d’Aix par Devoux / Coussin – 1765 (© KBR Archives Belgique) Lien vers le plan
23 – Le Puits-Juif :
L’emplacement de ce puits est indéfini mais il pourrait être à localiser à l’intersection des actuelles rues du Puits-juif et Loubon.
Les versions varient quant à son origine et son nom :
1 – Selon Ambroise Roux-Alpheran, il indiquerait la présence d’un quartier réservé aux juifs et peuplé par ces derniers vers les XIIe et XIIIe siècles. (8)
2 – Cependant, selon Jean Duranti La Calade qui, dans ses « Notes sur les Rues d’Aix » publiées au début du XXe siècle, a rectifié beaucoup d’incohérences et inexactitudes de Roux-Alphéran, l’origine du nom de ce puits serait différente.
En effet, selon Duranti La Calade, ce puits aurait été nommé ainsi car, avant d’être public, il aurait été privé, ayant pu appartenir à un chef de famille juive au XIVe siècle, au moins depuis 1341, dont le nom pourrait être Matthieu. Ceci sans pour autant que cette partie de la ville n’aie été exclusivement réservée aux juifs. (9)
Avec le temps le puits aurait donné son nom à la rue.
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Pour rappel, cette liste est non exhaustive (je le rappelle au cas où).
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Une carte pour localiser les puits évoqués dans cet article :
Lien direct vers la carte en cas de soucis d’affichage
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Sources :
(1) Le Mémorial d’Aix du 22 septembre 1861 (pages 2 et 3)
(2) Le Mémorial d’Aix du 12 janvier 1862 (pages 2 et 3)
(3) Jean Duranti La Calade – Notes sur les Rues d’Aix – La place du Bourg et la font d’Espeluque – Annales de Provence – 1911 (page 260)
(4) Jean Pourrière – Recherches sur la première cathédrale d’Aix-en-Provence – 1939 (page page 142 – note 79)
(5) Le Mémorial d’Aix du 10 juillet 1864 (page 2, colonnes 2 & 3)
(6) Ambroise Roux-Alphéran – Les Rues d’Aix – 1846 – Tome 1 (Place des Fontêtes)
(7) Le Mémorial d’Aix du 11 décembre 1859 (page 2, colonne 2)
(8) Ambroise Roux-Alphéran – Ibid. – (Rue du Puits Juif)
(9) Jean Duranti La Calade – Notes sur les Rues d’Aix – Le quartier des Juifs, où l’on revient sur la question du Puits Juif – Annales de Provence – 1921 (page 166)
(10) Le Mémorial d’Aix du 2 octobre 1864 (page 1, colonne 3)
(11) Le Mémorial d’Aix du 26 juillet 1868 (pages 3 et 4)
(12) Albert Aynaud – Aix-en-Provence, ses fontaines et leurs secrets – 1968 – (ed. de 1978, page 34)
[cite]