Place des Cardeurs - Aix en Provence

Nuisances sonores en soirée dans le centre-ville: mon avis sur la question

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Avant toute chose, je rappelle que le site et son auteur (moi-même) sommes totalement indépendants et n’avons pas de buts politiques ou dans le genre. Cet avis sera donc le mien, tout comme n’importe quel autre.

J’arrive peut-être après la guerre, certaines décisions ayant sûrement été prises et beaucoup ayant déjà émis leur avis sur la question. Mais si j’ai tant tardé à m’exprimer sur le sujet, c’est que je sais à quel point il divise les habitants. Tenant un site à propos d’Aix, je ne peux m’abstenir sur la question. Ce sujet, c’est bien évidement le souhait qu’a émis la municipalité concernant l’heure de fermeture des bars dans le centre-ville qui doit être ramenée à 00h30.

Pour rédiger cette tribune, je me contenterai de me baser sur un passage de l’un des numéros du Mémorial d’Aix de 1933. Pourquoi? Car selon moi, ce petit passage résume tout. Avec mes reliques sorties d’un passé lointain, on pourrait aisément me reprocher de faire dans le hors-sujet, les époques n’étant pas les mêmes mais vous allez voir que les ressemblances sont troublantes.

– Voici cet extrait, il avait pour titre:

« La vie Pratique – Supprimons les bruits inutiles »

– Extrait issu du Mémorial d’Aix du 3 septembre 1933 – Par Jeanne Chantal – 

« Le maire d’Aix a pris, il y a quelque temps, un arrêté invitant ses administrés à restreindre d’eux-mêmes les bruits de la ville et à supprimer ceux, bien nombreux, qui sont inutiles.

Inutile le vacarme du gigolo automobiliste qui appelle à la trompe sa petite amie, ou celui du mari qui sonne du cor pour annoncer qu’il vient déjeuner et que la 5 CV est sous la fenêtre.
Inutile le bruit du klaxon d’un impatient devant le bâton blanc de l’agent.
Inutile le bruit excessif delà T.S.F., des phonos, des chiens qui aboient pendant que leurs maîtres sont au cinéma.
Fais attention ! Tu gênes ces personnes, disent souvent les femmes à leur époux, leur frère ou leur fils.
Mais, faisons également notre petit examen de conscience !
Les femmes sont-elles toujours des silencieuses ?
Dans l’intérieur, n’incommodons-nous pas nos voisins par le bruit de nos talons?
Il serait pourtant si simple et plus sain pour notre organisme de mettre des pantoufles.
Le matin, à notre réveil, en faisant notre ménage, en tirant les lits, les meubles, prenons-nous des précautions ?
Apprenons-nous aux enfants à se mouvoir, à fermer les portes sans bruit ?
A respecter enfin, la tranquillité de chacun si on veut que la sienne soit respectée à son tour ?
Il ne suffit pas aux femmes de répéter à leur mari, à leur enfant : « Fais attention, ne fais pas de bruit ! » Il faut qu’elles prêchent d’exemple.

Pour supprimer ce fléau : Le bruit, un peu de politesse, de bonne éducation, de correction feront mieux que tous les arrêtés. »

Fin de l’extrait – (lien du journal en fin d’article).


Alors que penser de tout cela?
Quelque chose de simple, de si évident et qui pourtant semble une chose bien rare et en voie d’extinction plus le temps passe: le respect mutuel.

Car si l’on enlève de ce texte les éléments qui nous rappellent qu’il fut fut écrit il y a plus de 80 ans. On s’aperçoit qu’au final, les questions de respect sont les mêmes et peu importe son année de rédaction.

Dans le texte, il s’agit plus de rapport de voisinage et vous allez me dire:
« Aucun rapport avec les bars! »
Et pourtant si. Car là aussi c’est une question de respect.

Savoir parler dans une rue sans pour autant hurler, boire (peu importe la quantité) sans pour autant être bruyant en traversant la ville pour entrer chez soi. Et ne pas non plus être bruyant à son domicile une fois rentré. Tout cela n’est pas une question de loi. On  a trop vite fait de reporter ses erreurs sur les autorités et/ou une loi mal faite et je ne vise aucune génération en particulier. Ces principes sont des principes d’éducation. Des choses que l’on apprend dès l’enfance et que n’importe qui de civilisé peut appliquer. Car non, nous ne vivons pas seuls, nous vivons à plusieurs et il faut faire avec. En respectant les autres par exemple, car même si le bruit n’est pas une violence, il faut avouer que sur le long terme ça peut y ressembler.

Comme le disait le texte de 1933: « Pour supprimer ce fléau : Le bruit, un peu de politesse, de bonne éducation, de correction feront mieux que tous les arrêtés. »

Mais depuis toujours malheureusement, lorsque le respect n’est pas en place et que la situation n’est plus contrôlable, nous savons que nos chères autorités n’ont constamment eu d’autre choix que d’appliquer la force. Autrement-dit: des arrêtés ou des lois.
En y réfléchissant, peut-être faudrait-il admettre que si à la base il y avait eu plus de respect mutuel et moins de débordements, nous n’en serions peut-être pas là. Le respect, la politesse, l’éducation ont visiblement manqué. Indirectement, nous en somme quelque part un peu tous responsables. Faut-il donc être vraiment étonné de ce changement?

Cessons de nier. Nous y avons, à un moment, tous un peu participé de près ou de loin. Moi aussi il y a encore quelques années j’ai apporté ma participation à ce désordre, je le reconnais. En quelque sorte, nous avons cherché (sans vraiment le vouloir, tout en sachant que cela pouvait arriver) la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Alors bien sûr, il faut aussi reconnaître qu’il est est très difficile dans une ville comme Aix, de lier son côté ville étudiante, jeune, festive, touristique avec le fait qu’il y a aussi des personnes qui y vivent toute l’année et qui aimeraient pouvoir faire des nuits complètes. Il faut aussi prendre en considération les bars et les emplois qu’ils génèrent grâce à leur activité le soir.

J’ai pu lire ça et là que si les bars fermeront plus tôt, cela ne ferait que déplacer le problème, les gens restant chez eux pour leurs soirées, les nuisances se produisant alors à domicile. Mais là aussi, on en revient au même, le respect mutuel, entre voisins. Ce n’est pas une question de générations, ni une question d’être étudiant ou travailleur, chacun ayant ses propres obligations (être présent au travail pour les uns et être assidu et ponctuel en cours pour les autres).

En 1933, c’était la T.S.F., et le phonographe, de nos jours les équipements ont changé mais les nuisances restent les mêmes. La forme change mais pas le fond du problème.

Je souhaite aussi avoir une pensée pour certaines personnes: n’oubliez pas que le vote existe, car là aussi, il est un peu trop facile de s’abstenir et ensuite critiquer les élus (une mode en plein essor).
Libre à chacun de penser ce qu’il souhaite mais encore faudrait-il accomplir son devoir de citoyen avant de se permettre de se plaindre.  (Pour une partie des habitants, c’est différent, comme certains étudiants qui ne peuvent pas s’inscrire sur les listes électorales d’Aix pour certaines raisons valables, mais beaucoup d’autres qui pourraient ne le font pas). Vous pensez que voter ne sert à rien? Libre à vous, mais dans ce cas: vous ne votez pas, alors ne vous plaignez pas.

Que dire de plus pour conclure ce billet d’humeur? Rien d’autre. Je pense avoir exposé clairement mon avis sur la question. En conclusion je ne suis ni vraiment pour et ni vraiment contre.

Je pense qu’il faut avant tout se regarder soi-même, avant de critiquer les décisions des autres.

Vous pouvez, bien évidement, débattre sur le sujet dans les commentaires sous l’article.


– Sources:
Le Mémorial d’Aix du 3 septembre 1933
Photo d’en-tête: la place des Cardeurs – © Aix en découvertes

Un commentaire

  1. J’habite avenue jules ferry et chaque soir, je ne puis dormir avant 2 /3 heures du matin et en fin de semaine on peut être réveiller jusqu’à 5 heures du matin à cause des cris, des bruits provoqués par des centaines d’étudiants qui reviennent du centre ville ou qui y retournent et qui dans toutes les langues , hurlent quasi littéralement pour se parler accompagner ou pas de musique, s’amusant avec les poubelles et parfois en procédant à des saccages (mauvaise idée de laisser son vélo accroché dans le coin ) C’est certainement très joyeux pour eux mais pour tous les habitants de l’avenue c’est épuisant . Et non je ne peux pas déménager, j’avais penser à demander à la maire de créer des zones « silence » avec de grands panneaux de communication dans toutes les langues et également la présence régulière de la police municipale pour faire respecter cela jusqu’à ce que les étudiants apprennent à respecter la vie des autres .On se sent agressés, il y a quelques jours un voisin a craqué et a jeter de l’eau sur un groupe trop bruyant . Heureusement ce n’etait que de l’eau , pendant une demie heure, des jeunes que j’ai reussie à raisonner ont envoyer des cailloux contre l’immeuble à l’aveugle .

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